"Genet n'etait pas un homme juste. Il se moquait pas mal d'être ou de ne pas être juste. Il portait des jugements acerbes et sans appel sur les gens et ne laissait pas à son interlocuteur la moindre chance de constester ses a priori." (p.47)
"Il n'aimait pas la France, je dirais même qu'il la haïssait. C'etait une obsession. Il aimait pour s'en moquer appeler la France la fille aînée de L'Église." (p. 50)
"Je me suis longtemps demandé quel sens donner à la relation de Genet avec Mohamed Al Katrani, son dernier ami, peut-être son dernier amant. [...] Genet avait cherché du travail pour Mohamed, pas pour l'argent, mais pour sa carte de séjour. [...] À son retour à Paris, Mohamed annonça à Genet que ses parents lui avaient trouvé une épouse, une cousine évidemment. Genet m'apelle et m'annonce la nouvelle en ces termes: «Mohamed se marie avec sa cousine; je vais avoir petit-fils»." (p. 71-76)
"D'après la biographie d'Edmund White, Genet a eu deux hommes dans sa vie: Jean Decarnin, un jeune résistant tué lors des combats pour la libération de Paris le 19 août 1944, et Abdallah. Genet ne m'a jamais parlé du premier. En revanche, el m'a souvent raconté par bribes son histoire avec Abdallah. Avec pudeur, avec poésie." (p.145)
Jean Genet, Menteur Sublime
Tahar Ben Jelloun
ed. Gallimard, 2010
